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Ah, ces moments-là

Ce matin, à la fin de la première demie heure après sept heures, j'étendais le linge, entre robinier et nichoir dédié au grimpereau. A quelques décamètres sur ma droite, le rossignol s'égosille ; à égale distance sur ma gauche, le loriot s'applique à être fluide. Pas très loin, les jeunots de l'étourneau, au bord du trou, n'ont déjà plus de cesse à quémander. Ah oui, aussi, quelques moustiques sur les mollets.

En retour de mon dernier recueil

En retour de mon dernier recueil, pour un premier stade, j’ai catégorisé les réactions les plus claires à mon esprit matinal : l’enthousiasme, à chaud, la révolte, tiédasse, l’offuscation, figée, l’inintérêt, constant. Bon d’accord, “on écrit d’abord pour soi” … Bien que cette remarque à l’emporte-pièce me laisse profondément dubitatif, appuyé sur l’épaule droite dans le chambranle de la porte de la compréhension, mode “je ne suis pas pressé, j’ai la vie devant moi” … Regarder et attendre.

Col d'Erozate

Près de la frontière espagnole dans les Pyrénées occidentales, la fauve plume de vautour frémit à peine, accrochée par quelques barbes, au ras du sol, à une fougère roussissant signifiant la fin de l'été. 43° 2' N - 1° 10' O Col d'Erozate altitude 1080 m. 1 octobre 2006

James Tissot

Dans Télérama, hebdo culturel, pour illustrer un papelard relatif à une expo thématique "l'impressionnisme et la mode", à venir au musée d'Orsay, un tableau intitulé "octobre", de James Tissot, et daté de 1877. On y voit une bourge faire la folle sous un marronnier d'Inde au feuillage classiquement automnal, roux avec quelques dernières traces de chlorophylle ... Aujourd'hui, le James Tissot intitulerait-il sa toile "juillet" ? 5 septembre 2012

Choc

le son mat de la rencontre entre le corps souple de la chouette et le raide pare-brise de l’automobile

Comment m'avez-vous vu ?

Dans le bas-Médoc, sur le marché de mon village, le maire est appareillé  pour l’ouïe, mais pas pour la vue. La nuque, les cervicales semblent un peu raides, il voit tout de même tous les commerçants qu’il salue, en leur serrant la louche,  mais ses concitoyens, peu nombreux à cette heure-là,  sont subitement et expressément devenus invisibles. Merde alors … Grayan-et-l'Hôpital 16 mars 2024

Au village, le coquelet

Au village, le coquelet graillant sur la moindre proéminence, se cabre offusqué sur ses ergots atrophiés, le jabot flottant, soufflant ses flammes froides et l'orgueil d'une race ne sachant comment atteindre les sommets de la notoriété microcosmique. Ravageant son environnement proche, le but n'est pas le saccage mais la brillance par les soins du plumage, la reconnaissance de ses pairs les plus haut perchés, leur diffuse lueur ne pouvant profiter qu'à l'illusion cachant l'abyssal mal.